jeudi 30 mars 2017

Chronique disque : Andrea Motis - Emotional Dance (Impulse / 2017)

À 21 ans, Andrea Motis, la jeune trompettiste barcelonaise, sort son premier opus qui, indéniablement, présente une musicalité aboutie que ses idoles pourraient envier : Louis Armstrong et Chet Baker. La jeune chanteuse a déjà conquis un large public. En 2012, Quincy Jones la remarque et la convie sur scène, lors du festival de jazz de Barcelone. Spontanéité et virtuosité n’ont pu que le séduire ! Son histoire est aussi magique qu’un conte. Issue d’une famille de musiciens possédant une bonne discothèque de jazz, elle n’a que sept ans lorsqu’elle commence la trompette. Elle étudie le jazz à l’école municipale de musique de Sant Andreu avec Joan Chamorro comme professeur qui la repère sur une vidéo de l’école, dans le solo Basin Street Blues (pas si facile que ça selon Louis Armstrong). On ne peut que remercier son mentor... L’environnement la façonne.À 13 ans, elle pratique l’instrument déjà divinement bien.


 Elle est encore adolescente lorsque Joan Chamorro l’engage dans son propre groupe. Bonne pioche. Succès instantané. Le duo ramasse deux Awards d’emblée.En plus de la trompette, Andrea joue également du saxophone alto. Dans le groupe de Chamorro, elle va devenir chanteuse. Naturellement, Andrea répond lorsqu’on lui demande si elle compte rester instrumentiste : « Jouer de la trompette, c’est comme la méditation, tellement elle fait partie de ma vie. Mais jamais je ne voudrais choisir une seule facette artistique : je les adore toutes ». Sur Emotional Dance, c’est en tant que chanteuse qu’Andrea Motis nous séduit avec sa voix de contralto possédant un vibrato émouvant... Une vraie révélation.



La reprise de He’s Funny That Way, standard de Lady Day est un véritable hommage aux années swing. Son sens du rythme est confirmé par son solo de trompette. Le nouvel album propose une bonne part de standards jazz, dont une écoute passionnante de Never Will I Marry (Franck Loesser), You’d Be So Nice To Come Home To (Cole Porter), Baby Girl (Eddie Jefferson), I Remember You (Johnny Mercer), Señor Blues (Horace Silver) et pour finir Chega de Saudade (Antonio Carlos Jobim et Vinicius De Moraes).Andrea Motis a grandi et fait preuve d’une maturité musicale époustouflante. Cet album en est le témoin. Elle choisit de chanter en catalan sur trois morceaux et en compose trois autres. If You Give More Than You Can est une ballade poignante de sincérité sur la vie et ses responsabilités. Avec le titre I Didn’t Tell Them Why, Andrea Motis nous offre un morceau plus léger sur l’éclosion d’un amour... Sur Save the Orangutan, elle improvise. Quant au titre éponyme d’Ignasi Terraza de ce disque Emotional dance, Andrea Motis l’entend à la radio : «On a pensé que le nom de cette chanson traduisait bien nos sentiments au moment d’enregistrer notre premier album. Son titre porte tous les changements positifs, toutes les nouvelles orientations prises avec ma musique, et il reconnaît en même temps que tout avance dans la bonne direction».

Gisèle C.

vendredi 24 mars 2017

[PLAYLIST #3]

Hop, une nouvelle playlist proposée par la rédac' de Toque & Notes, bonne découverte !


Pour le plaisir, retrouvez les deux premières...
Playlist #1
Playlist #2

vendredi 10 mars 2017

Sur la platine de... Chloé, nouvelle bénévole dans la rédac' Toque & Notes !

Un disque pour danser ?


Kaytranada - 99.9%
"L’album est très entraînant, il est presque impossible de ne pas remuer en l’écoutant. Je pense en particulier à la chanson « Together » qui reflète bien la pochette du disque, très colorée : en plus de donner envie de danser, ce morceau met de bonne humeur. "



Un disque pour rêver ?


 Céu - Tropix
"La douce voix de cette chanteuse brésilienne nous transporte vers des contrées lointaines, surtout sur « Sangria » qui donne des frissons. C’est un disque cool et léger à écouter pendant les vacances, qu’on soit chez soi ou sur la route."


Un disque pour faire chi*r ses voisins ?


Breton War Room Stories 
"Les morceaux sont très punchy avec des ruptures rythmiques et des décalages, c’est un album festif. Le groupe n’hésite pas à utiliser un mégaphone, à rajouter des sirènes et toutes sortes de bruits, la basse et la batterie sont très présentes ce qui donne un côté plus rock aux morceaux et viennent contrebalancer le style électro. J’avais aussi pensé à un album de Patrick Sébastien si jamais on déteste vraiment ses voisins, ça peut fonctionner. A utiliser en dernier recours par contre."



Merci Chloé et bienvenue !

dimanche 5 mars 2017

Cup Of Tea, version MAXI!

 Des rendez-vous à ne pas manquer !

Et en bonus, les coups de cœur de Guillaume Hazebrouck et Chloé Cailleton, bonne écoute !

vendredi 3 mars 2017

Qu’est-ce que ces artistes ont en commun ?

Laurent Coulondre - Saveurs Jazz 2015
Airelle Besson - Saveurs Jazz 2014

Emile Parisien - Saveurs Jazz 2014
Anne Pacéo - Saveurs Jazz 2014

Vincent Peirani - Saveurs Jazz 2014

Pierrick Pédron - Saveurs Jazz 2016

Stéphane Kerecki - Saveurs Jazz 2015

Ils ont tous obtenu une Victoire du Jazz, après être passés au Saveurs Jazz Festival !

Aux mauvaises langues qui trouvent que la programmation du Saveurs Jazz Festival fait parfois la part belle à des artistes très (trop ?) confirmés, je pense à John McLaughlin, Gilberto Gil, Herbie Hancock, il faut répondre que ces monuments vivants sont des témoignages à écouter, une page de l’histoire du Jazz, qui sans cesse se construit et se modifie.

Mais c’est à une autre facette de la programmation que nous voulons nous (vous) intéresser : les espoirs, la jeune graine !
Quoi de mieux que de consulter le palmarès des Victoires du Jazz, l’institution qui encourage ou consacre les talents du Jazz d'aujourd’hui… La comparaison entre ce palmarès et la programmation segréenne est édifiante.
Les Victoires des Lockwood (1986), Grapelli (1987), Petrucciani (1988 et 1990) situent la valeur de ces trophées ; mais le Saveurs Jazz Festival n’était pas encore né.

Le passage à Segré de tous ces artistes montre à quel point le Saveurs Jazz a visé juste : honorer les artistes confirmés, faire découvrir les artistes de demain.

On peut dire que le programmateur Nicolas Folmer et l'équipe du Saveurs Jazz ont eu du nez ; citons :
Thomas Enhco, au Saveurs Jazz en 2011, puis Révélation de l’année 2013
Emile Parisienau Saveurs Jazz en 2014, puis Artiste de l’année 2014
Airelle Bessonau Saveurs Jazz en 2014, puis Révélation de l’année 2014
Anne Pacéoau Saveurs Jazz en 2014, puis Artiste de l’année 2016
Vincent Peiraniau Saveurs Jazz en 2014, puis Révélation en 2014 et Artiste de l’année 2015
Stéphane Kereckiau Saveurs Jazz en 2015, puis Album de l’année 2015
Laurent Coulondreau Saveurs Jazz en 2013, 2015 et 2016, puis Révélation de l’année 2016
Pierrick Pédronau Saveurs Jazz en 2016, puis Album de l’année 2016

Voici une playlist pour (re)découvrir ces artistes :



N’oublions pas les artistes qui se sont produits au festival  après leur Victoire du Jazz :
Ibrahim Maalouf (Révélation 2011 , Artiste de l’année 2013) venu au Saveurs Jazz en 2014
Didier Lockwood (Victoire 1986) venu en 2012
Nicolas Folmer (Révélation de l’année 2005) en 2012, 2013, 2015, 2016
André Ceccarelli  (Album de l’année 1993, Victoire d’Honneur 2011) venu en 2011 et 2016
Marcus Miller (Victoire d’Honneur 2010) venu en 2015
Maceo Parker (Victoire d’Honneur 2012) en 2014
Richard Bona (Artiste International 2004) venu en 2011 et 2016
Eric Legnini (Album de l’année 2011) venu en 2015
Richard Galliano (Album de l’année 1997) venu en 2010 et 2014
Lucky Peterson (Victoire d’Honneur 2016) en 2015

Souhaitons aux programmateurs de continuer à si bien faire « leur marché » parmi la fine fleur du Jazz !

Jean Thévenoux, texte et photos