dimanche 3 avril 2016

Sur les traces de Louis Thomas Hardin dit « Moondog », artiste éclectique du milieu XXe siècle...

Cet homme aveugle prenant l’apparence d’un viking est au début de sa carrière, un musicien de jazz un peu farfelu, qui tente d'ajouter quelques influences amérindiennes aux rythmes afro-américains, qui sont le corps traditionnel du jazz. Mais il a, peu à peu, selon ses propres dires, voulu revenir aux techniques d'écriture classiques : le contrepoint, l'harmonie et la sévérité des règles traditionnelles. Il s'est ingénié à les respecter plus scrupuleusement que les grands compositeurs classiques. Moondog a combiné les rythmes du jazz et les procédés extrêmement contraignants du canon et du contrepoint. Il emploie aussi, assez fréquemment, des rythmes impairs. Ses compositions ne laissent aucune place à l'improvisation, chaque partie est écrite avec précision. Sa musique a inspiré une diversité d’artistes allant de Charlie Parker et Benny Goodman à Charles Mingus et Bob Dylan en passant par Tom Waits et The Avalanches. Le talent de ce musicien atypique et marginal a été reconnu tardivement. 

L’orchestre du collège Georges Gironde et l’orchestre des Mondes de l’école de musique de Segré ont depuis trois mois travaillé grâce à l’encadrement d’Alexis Degrenier, percussionniste-compositeur, sur plusieurs morceaux de l’œuvre de Moondog. Ces actions culturelles montées par le Saveurs Jazz Festival ont, de plus, bénéficié d’une master-class commune aux deux ensembles. Pour préparer la mise en place des ateliers au sein du collège, les élèves ont assisté à une conférence sur cet artiste, qui était animée par Amaury Cornut, spécialiste et biographe français de Moondog*.


De nombreuses répétitions ont eu lieu. Chaque pupitre d’instruments était sollicité différemment à travers les morceaux revisités. Amarylli au violoncelle, Ethan au violon, Chloé et Ethan à la flute traversière, Jérémy au saxophone, Lucien, Charles et Augustin à la trompette, Maïa à la contrebasse, Teresa à la basse, Marine et Lily au marimba, Thomas au piano et Théo aux percussions, se prêtent au jeu. Les jeunes musiciens de l’orchestre ont laissé libre cours à leur inventivité musicale et surtout rythmique. Deux morceaux « Burri Borr » et « Marche Funèbre » sont travaillés sur le son continu. Les notes sont tenues, des bourdons dans le grave résonnent. Puis, les partitions sont disséquées, les élèves s’amusent avec les mélodies jouées au hasard, en décalage ou sur des indications précises. Chaque imprécision dans les modulations, les attaques, est reprise. Les répétitions s’enchaînent. Un nouveau morceau est abordé : « All is Loneliness », une articulation sur cinq temps à partir des percussions est mise en place. Le rythme doit être tenu. Un contre-chant plus lent avec un décalage rythmique est placé et mis en relief.



Le 1er avril, un concert a été donné avec les deux orchestres à Segré au Cargo, ainsi que le lendemain à Pouancé. Chaque ensemble a joué ses morceaux et évidemment les musiciens se sont regroupés pour ne former qu’un orchestre et jouer certaines partitions de ce divin génie qu’était Moondog…

Vous êtes allés les écouter ? N'hésitez pas à partager votre ressenti dans les commentaires !

*Une autre occasion de découvrir l'oeuvre de Moondog, le mardi 3 mai à la médiathèque de Segré (19h30) pour une conférence d'Amaury Cornut. Infos sur http://sceno.fr/evenement/331961



Gisèle

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